14 Mai 2020

[Quézako?] Tests vitaux avant lancement

Tester, tester, tester. Dans le spatial, c’est (aussi) vital ! En photo, les essais dans un caisson à vide du mécanisme qui fera tourner le panneau solaire du satellite Taranis. Lancement prévu fin août depuis Kourou !

Crédits : CNES/JALBY Pierre, 2013.

Avant d’envoyer un satellite en orbite, vaut mieux être sûr que tout fonctionne. Il faut tester, tester, tester ! Certains tests se déroulent dans des caissons reproduisant l'environnement spatial, à savoir le vide et des températures extrêmes, typiquement pour les engins en orbite polaire : + 150°C durant 45 mn puis -120°C durant 45 mn. Le tout répété des dizaines de fois !

Sur la photo ci-dessus, on voit un opérateur en train d’installer dans un caisson d'un laboratoire du CNES de Toulouse le mécanisme qui fera tourner le panneau solaire du satellite Taranis. Ce satellite français est prévu pour être lancé fin août 2020 depuis Kourou. Il étudiera, entre autres, les gigantesques et mystérieux « flashs lumineux transitoires » de 30 à 90 km de haut qui explosent au-dessus des gros nuages d’orages vers l’Espace — et non pas vers la Terre comme les éclairs classiques.

Pour observer ces flashs, les instruments de Taranis — et donc le satellite dans son ensemble — seront toujours tournés vers la Terre. Mais quid du panneau solaire ? Pour qu'il soit toujours orienté perpendiculairement aux rayons du Soleil, il a fallu le rendre mobile. Pour cela, les ingénieurs du CNES ont installé un mécanisme de rotation déjà utilisé sur les satellites Demeter et Parasol. Mais, ayant apporté des améliorations, il a fallu le tester à nouveau !   

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Les alternances de chaud et de froid en orbite sont des conditions stressantes pour les matériaux qui se dilatent et se contractent.

Avec ce test, on s’est assuré que la nouvelle interface mécanique fonctionnait parfaitement » explique Christophe Bastien-Thiry, chef de projet Taranis.

Des centaines d’autres tests ont été réalisés pour prouver l’aptitude du satellite à bien fonctionner une fois en orbite à 700 km d'altitude. Leurs conclusions sont en train actuellement évaluées par une dizaine d’experts extérieurs au projet dans le cadre de la « revue d’aptitude au vol » du satellite. Si tout est OK, Taranis aura le feu vert pour embarquer sur le vol Vega VV17 affiché pour fin août 2020 ! 

Pour préparer ce vol imminent, des techniciens et ingénieurs sont retournés travailler de manière anticipée dès le 27 avril à Toulouse. Il fallait finir la préparation du satellite, poser les dernières protections thermiques... « Cette activité avait été stoppée subitement le 16 mars du fait des mesures de confinement liées à l'épidémie de COVID-19 » explique le chef de projet. Reste encore à fixer le panneau solaire qui est arrivé le 07/05/2020 à Toulouse. Son installation est prévue fin mai. Avant, il était confiné à Cannes, chez Thales Alenia Space, pour d’ultimes tests de bon fonctionnement.

L'équipe de testeurs devant le caisson expérimental. D’autres caissons capables d'accueillir des satellites entiers, de plusieurs tonnes, existent à Toulouse. Crédits : CNES/JALBY Pierre, 2013.  

Illustration d’artiste du satellite Taranis observant des sprites. Crédits : CNES/ill./SATTLER Oliver, 2012.  

Christophe Bastien-Thiry, chef du projet Taranis. Crédits : CNES/GRIMAULT Emmanuel, 2019. 

Test de la compatibilité mécanique et électrique de Taranis avec la fusée Vega en salle blanche le 31/01/2020. Crédits : CNES/PRODIGIMA/GABORIAUD Romain, 2020.

billet réservé sur le vol vega vv17

Le lancement de Taranis est prévu fin août 2020 à bord de la petite fusée européenne Vega depuis le Centre spatial guyanais. Un autre passager est prévu sur ce vol VV17 : Seosat, le 1er satellite d’observation espagnol de la Terre, construit par Airbus Defence and Space, avec un soutien de l’Agence spatiale européenne (ESA). Courant juillet 2020, un avion-cargo 747 emmènera les 2 satellites de l’Europe vers la Guyane.

A noter que le 16ème vol de Vega (VV16) est prévu mi-juin 2020 avec à son bord une cinquantaine de petits satellites !

En photo : le décollage de la fusée VV10 en 2017 depuis Kourou avec à son bord Venμs, un satellite franco-israélien dédié à l'observation de la végétation terrestre. 

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