10 Janvier 2020

[Quézako?] Le CNES décode l'Internet des satellites

Estampillée CNES, cette puce décode les signaux en provenance des satellites pour fournir Internet à très haut débit. Commercialisée depuis 2016, elle se cache dans plus de 100 000 décodeurs partout dans le monde. Le million d'exemplaires est visé !

 

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Puce Oxford développée dans le cadre du programme THD-SAT. La 1ere puce estampillée CNES ! Crédits : CNES/LE BRAS Gwenewan, 2019.

Regardez-moi ce bijou ! Il s'agit d'un véritable concentré de technologie. Nous avons participé au développement de cette puce grand public dédiée à la  réception de l’Internet qui transite via les satellites en orbite géostationnaire à 36 000 km d’altitude. Son constructeur : la multinationale d’origine franco-italienne STMicroelectronics. Son nom : Oxford.

Pourquoi Oxford ?

Car c’est la tradition ! Chez STMicroelectronics, on donne des noms de villes anglaises à ce type de circuits intégrés. Et ce fut Oxford ! Mais Oxford — la puce — est rarement appelée ainsi. On utilise davantage sa référence technique STiD135 visible sur la 2e ligne du « boîtier » : 

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Crédits : CNES/LE BRAS Gwenewan/LAHOREAU Gaëlle, 2019.

Oxford, recto et verso. La magie de la puce d'1 cm de côté se cache à l’intérieur. Crédits : CNES/LE BRAS Gwenewan, 2019.

LE CNES S’INVITE DANS des DéCODEURS

Si le logo du CNES apparaît sur cette puce – une première pour nous – c’est que son existence est le résultat des efforts conjoints de STMicroelectronics et du CNES. Nous avons contribué à la spécification du circuit, accompagné le développement et effectué une partie de la validation. Nous avons aussi apporté une participation financière à travers le projet THD-SAT, lui-même soutenu par le Programme d’investissements d’avenir dans le cadre du Plan France Très Haut Débit qui vise la couverture de tous les foyers français d'ici à 2022. Oxford constitue en effet une des briques technologiques essentielles à la réception de l’Internet à très haut débit par satellite, avec un flux de données jusqu’à 600 Mbit/s en voie descendante. « Oxford est dérivée des puces qui recevaient la télévision par satellites. Aujourd’hui, les satellites délivrent aussi, et de plus en plus, de l’Internet. Les puces s’adaptent aux standards et cela bouge vite.

Valérie Foix, cheffe du projet THD-SAT au CNES. Crédits : CNES/S. Charrier.

Oxford-2 est déjà dans les tuyaux avec l’objectif de fournir des flux de données équivalent à 1 Gbit/s comparable au débit de la fibre optique, et ce toujours pour quelques euros

indique Valérie Foix, cheffe du projet THD-SAT au CNES.

Vendue une dizaine d’euros depuis l’été 2016, Oxford-1 a trouvé des clients partout dans le monde assurant l’émergence de décodeurs à bas coût. Le nom de ces clients — des opérateurs de télécommunication — est confidentiel. Si vous recevez Internet par satellite en très haut débit, vous savez ce qu’il vous reste à faire pour savoir si votre opérateur a installé une puce estampillée CNES dans votre décodeur : l’ouvrir ! Il devrait se trouver juste devant la parabole...

A lire, le nouveau CNESMag n° 82

Pour prolonger la thématique, vous pouvez lire en ligne gratuitement, le nouveau  CNESMAG. Au sommaire de ce numéro 82 : « Télécommunications spatiales, bienvenue dans une nouvelle ère ». Pour tout savoir sur la révolution en cours  dans le domaine des télécommunications par satellite, incontournables pour connecter demain l'ensemble des habitants de la planète et leur apporter des nouveaux services dans tous les secteurs de leur vie quotidienne.