Crédits : CNES/JALBY Pierre, 2013.
Sur la photo ci-dessus, sous la protection dorée, se cache le moteur d’entraînement qui fera tourner les panneaux solaires du satellite Taranis dont le lancement est prévu en novembre 2020 depuis la Guyane. Quand ce cliché a été réalisé, en février 2013, le moteur était en test à Toulouse dans un caisson qui reproduit l'enfer de l'espace, à savoir le vide et des températures extrêmes. Typiquement pour les engins en orbite polaire : + 150°C durant 45 mn, puis -120°C durant 45 mn, puis + 150°C durant 45 mn, puis -120°C durant 45 mn… Le tout des dizaines de fois !
Les alternances de chaud et de froid en orbite sont des conditions stressantes pour les matériaux qui se dilatent et se contractent.
Avec ce test, on s’est assuré que la nouvelle interface mécanique entre le moteur d’entraînement et les panneaux solaires fonctionnait parfaitement » explique Christophe Bastien-Thiry, chef de projet Taranis au CNES.
Deux panneaux solaires sur un seul côté : pourquoi ?
Pour ne neutraliser qu’un seul mur du satellite ! Impossible, en effet, de fixer un instrument ou une antenne sur les côtés portant des panneaux solaires car, au lancement, ils sont repliés et plaqués contre l'engin spatial. Cela ne gêne pas trop les gros satellites de télécommunications, c’était plus problématique pour le micro-satellite (et multi-instrumentalisé !) Taranis.Installer les panneaux solaires sur un seul côté a libéré de la place sur le mur opposé pour y mettre un bras portant un magnétomètre triaxe et le baffle du capteur d’étoiles (cf illustration ci-contre). Ce capteur détermine précisément l’orientation de Taranis grâce aux étoiles et assure de garder les instruments toujours pointés vers la Terre. En parallèle, les panneaux solaires sont pilotés pour rester le plus perpendiculaire aux rayons du Soleil et ainsi maximiser la recharge de la batterie interne et assurer des observations d'elfes et de sprites même de nuit !
L'intérieur du caisson expérimental ressemble un peu à un gros tambour de machine à laver mais il ne tourne pas ! Crédits : CNES/JALBY Pierre, 2013.
Christophe Bastien-Thiry, chef de projet Taranis au CNES. Crédits : CNES/GRIMAULT Emmanuel, 2019.
Représentation d'artiste de Taranis. Crédits : CNES/ill./SATTLER Oliver, 2012.

TARANIS, À LA DÉCOUVERTE DE LA FACE CACHÉE DES ORAGES
Taranis est un satellite français dédié à l'étude des flashs lumineux et gamma se déroulant entre 20 et 100 km d’altitude, au-dessus des nuages d’orages. Découverts en 1989, ces flashs restent mystérieux et portent des noms très divers selon leur forme et altitude : « elfes », « sprites », « blue-jets », « jets géants », « flash gamma »... Les instruments de Taranis seront capables d’enregistrer – simultanément et à haute résolution – leurs signatures optiques, X-gamma, électroniques et électromagnétiques. Une première ! Le CNES est le chef d’orchestre de cette mission : nous avons assuré la maîtrise d’œuvre, l’intégration des instruments sur la plateforme issue de notre filière Myriade et les essais de Taranis. Nous sommes en charge de l’exploitation de la mission et du centre opérationnel basé à Toulouse. Le centre de mission scientifique, lui-même basé à Orléans, est piloté par le LPC2E, le laboratoire qui a la responsabilité scientifique des instruments et des données.