Avant le COVID-19, les intégrateurs du CNES avaient déjà l’habitude de porter des masques lorsqu’ils travaillaient en salle « propre » pour éviter de contaminer instruments et satellites avec des particules — en majorité inertes mais certaines potentiellement viables telles des bactéries et champignons.
« Les masques sont un complément souvent requis à l’habillage usuel en salle propre. Ils permettent d’éviter que des matières étrangères ne se déposent sur les surfaces des instruments sensibles ou sur les satellites.
Ces particules pourraient dégrader leurs propriétés, voir gripper des mécanismes
Les humains sont la plus importante source de contamination dans tout processus de fabrication critique » explique Delphine Faye, experte en contamination au CNES.
Lorsqu'ils côtoient des équipements très sensibles, les intégrateurs portent parfois aussi des combinaisons comme sur la photo ci-dessous.

Derniers tests de l’instrument SuperCam à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie de Toulouse, le 29/04/2019, avant sa livraison à la Nasa pour son intégration sur le rover Perseverance de la mission Mars 2020. Crédits : CNES/LE BRAS Gwenewan, 2019.
Delphine Faye, experte contamination au CNES. Crédits : CNES.
Vérification de la roue porte-filtre de du satellite Solar Orbiter à l’Institut d'astrophysique spatiale d’Orsay en 2015. Cette roue est actuellement en route vers le Soleil suite au lancement du satellite européen le 10/02/2020. Crédits : CNES/IAS/PIRAUD Hervé, 2015.
MASQUES AVANT COVID-19
Avant l'épidémie de COVID-19, 2 types de masques étaient utilisés dans les salles propres, aussi appelées « blanches », du CNES :
- des masques jetables plissés constitués d'une à plusieurs couches de matière non tissée (généralement en polypropylène),
- des masques réutilisables à une ou à plusieurs couches intégrés à la cagoule de la combinaison.

Port de masques jetables lors de l'inspection du satellite Taranis en septembre 2019. Crédits : CNES/GRIMAULT Emmanuel, 2019.
Une équipe d’intégrateurs devant le sismomètre SEIS de la mission InSight en 2017. Certaines personnes portent des masques réutilisables intégrés à la cagoule type « voile facial ». Crédits : CNES/MARTIN Emmanuelle, 2017.
MASQUES APRÈS COVID-19
Depuis l’épidémie de COVID-19, c'est masques jetables pour tout le monde dans toutes les salles ! Un nouveau type de masque a fait son apparition : le FFP2.
Car l’objectif n’est plus de protéger uniquement les instruments et engins spatiaux, il faut aussi éviter toute propagation et contamination du coronavirus. Difficile de garder une distance d'1 m lorsqu’on travaille sur le même instrument, voire sur le même fil… Le port des lunettes et/ou d’une visière est aussi dorénavant obligatoire afin d’éviter de se toucher les yeux.
Ailleurs au CNES, dans les bureaux notamment, ce sont des masques grand public qui sont obligatoires.
Pour aller plus loin
Port d'un masque FPP2 type « bec de canard » lors de l'inspection du satellite Taranis le 27/04/2020 dans le cadre de son déconfinement anticipé. Décollage prévu fin août 2020 depuis Kourou à bord d'une fusée Vega. Crédits : CNES.