Crédits : CNES/ThalesAleniaSpace/Y. Obrenovitch, 2007.
Son nom est trompeur. L'antenne Doris n'est pas constituée d'une mais de 2 antennes ! L'antenne principale est cachée sous le cône blanc, haut de 11 cm — un radôme. Constituée de 4 fils enroulés en spirale, elle reçoit les signaux émis continuellement à 2,03625 GHz par une cinquantaine de stations réparties à la surface de la Terre. La seconde antenne est aussi quadri-filaire. Ce sont les fils dorés entortillés en hélice sur une hauteur d'environ 20 cm. Ces fils, plus épais que ceux sous le cône blanc, reçoivent les « bip bip » envoyés à plus basse fréquence (401,25 MHz) par les stations terrestres.
Pourquoi 2 antennes en une ?
L’antenne principale permet de calculer la position du satellite, la seconde de corriger des erreurs liées à la traversée des ondes dans l'atmosphère, plus ou moins humide selon les latitudes, l'altitude, les saisons... Tous ces traitements sont effectués par une équipe de 8 personnes travaillant au SSALTO, un centre de contrôle du CNES à Toulouse. Au final, grâce à ces 2 antennes, la position des satellites en orbite autour de notre planète est connue avec une précision centimétrique. C'est essentiel pour suivre l'élévation des océans, surtout dans le contexte actuel du réchauffement climatique. Reppelons que 26 variables climatiques sur 50 ne peuvent être mesurées sans la contribution des satellites et de l'espace. Les satellites sont devenus des pièces maîtresses par leur capacité à effectuer des mesures d'une grande précision sur l'ensemble de la planète.

Doris sur une dizaine de satellites en orbite
2017. L'antenne Doris équipe les 2 satellites français Pléiades. Elle assure le contrôle de la position des engins et permet le pointage précis de leurs instruments optiques sur les zones à imager à très haute résolution. Mais surtout, Doris est présente sur la plupart des satellites d'altimétrie en orbite : Cryosat, Jason-2, Jason-3, Sentinel-3A, HY-2A, Saral/Altika. Les missions de Doris, système développé par le CNES et ses partenaires dans les années 80, ne sont pas prêtes de s'arrêter.