5 Décembre 2017

[Quézako?] Ces ingénieurs ont une mission capitale

Ils sont en charge du positionnement minutieux, à 23 222 km d'altitude, des 4 prochains satellites Galileo. Ils ont jusqu'au 12 décembre 2017 pour se confronter à une multitude de simulations et de pannes parfois ardues.

Crédits : CNES/E. Grimault, 2017.

Alerte, le panneau solaire d'un des 4 satellites ne s'est pas déployé ! La station sol de Santiago ne peut assurer le suivi de la prochaine manoeuvre en raison d'une tempête. Une personne de l'équipe est clouée au lit par une épidémie de gastro. Voilà des exemples de pannes – imaginaires – auxquelles est actuellement confrontée l'équipe du CNES en charge de la mise à poste des 4 prochains satellites européens de géolocalisation Galileo. Cette phase, qui se déroulera après leur lancement prévu le 12 décembre 2017 par une fusée Ariane 5 spécialement customisée, durera 14 jours mais se prépare bien en amont : des mois avant ! 

RÉPÉTITIONS GÉNÉRALES ET SIMULATIONS ardues AU PROGRAMME

Cette préparation a débuté au CNES de Toulouse depuis la fin du printemps 2017. Gagnants d'un appel d'offre, nous ne sommes plus associés au Centre européen d'opérations spatiales (ESOC) de Darmstadt en Allemagne pour positionner correctement les satellites sur leur orbite finale. Nous sommes désormais seuls ! Pour reveler ce nouveau challenge, la composition de l'équipe a été revue et le déroulement des procédures opérationnelles optimisé. L’aménagement même de la salle de contrôle, dédiée depuis 5 ans à la mission Galileo, a été repensée : modification de la position des opérateurs qui contrôlent les satellites et les moyens sols associés, changements des boucles phoniques entre les opérateurs et l'extérieur. Depuis le 10 octobre 2017, l'équipe constituée d'une soixantaine de personnes est confrontée aux simulations et pannes imaginées par la sagacité de 3 de ses membres qui n'ont qu'un objectif : entraîner et tester les limites du reste du groupe. Les répétitions générales ont bel et bien commencé.

4 nouveaux satellites Galileo seront libérés dans l'espace le 12/12/2017. Crédits : P. Carril - ESA.

L'équipe du CNES en charge de la mise à poste des 4 satellites Galileo est dans les starting-blocks. Crédits : CNES/E. Grimault, 2017. 

VOUS AVEZ DIT « MISE À POSTE » ?

La mise à poste d'un satellite est le passage de son orbite initiale fournie par le lanceur à l'orbite finale qu'exige la mission du satellite. Cette période comporte diverses manœuvres correctrices réalisées au moyen de petits moteurs. Dans le cas de Galileo, cette phase est découpée en 2 parties : la phase initiale d'une douzaine/quinzaine de jours appelée la LEOP (pour Launch and Early Operations Phase) ; puis 1 mois plus tard, le positionnement ultra-fin (placement des satellites à 5 m près en altitude) sur une durée d'1 mois environ. Ces 2 sous-phases nécessitent de connaître précisément la position des 4 satellites grâce à un réseau de stations sol du CNES et de partenaires extérieurs mais aussi la localisation des débris spatiaux pour éviter tout risque de collision. 32 manoeuvres ont été nécessaires pour la mise à poste des 4 satellites Galileo précédents entre novembre 2016 et février 2017.