Crédits : ST Microelectronics.
Ces puces électroniques accolées font partie d'un “wafer” : une galette de silicium hyperfine (voir photo ci-contre). Séparées les unes des autres, elles seront ensuite encapsulées, intégrées dans des circuits et incorporées dans nos téléphones portables. Mais certaines sont aussi envoyées dans l’espace ! Notamment sur les satellites de télécommunications qui en sont très gourmands : ils en contiennent plusieurs dizaines chacun. Pourquoi autant ? Car ces puces servent à transposer les signaux reçus sur plusieurs canaux de fréquences en séries de bits traités à bord avant de les repasser en signaux portés par des ondes électromagnétiques pour les envoyer vers la Terre et les utilisateurs. Autrement dit pour faire : analogique —> numérique —> analogique. Le tout en utilisant une une très faible quantité d'énergie !
intelligence et flexibilité
Le nouveau satellite Space Inspire [...] pénètre ce marché des satellites reconfigurables en s’appuyant sur une charge utile numérique française
« L'évolution de la technologie est en train de doter les satellites de communications d’une capacité inouïe : celle de se reconfigurer totalement sur orbite pour changer de mission et passer par exemple de services télévisuels à du web » indique Caroline Amiot-Bazile, cheffe de projet Télécommunication au CNES. C'est essentiel car, en ce 21e siècle, 15 ans en orbite, c’est long pour un satellite de télécommunication. Suffisamment long pour que les besoins et demandes aient eu le temps d’évoluer ! « Le nouveau satellite Space Inspire développé par Thales Alenia Space, avec le soutien du CNES, pénètre ce marché des satellites reconfigurables en s’appuyant sur une charge utile numérique française » ajoute l'experte.
Mais attention, ce ne sont pas les mêmes puces qui sont présentes dans nos téléphones et les satellites en orbite à 36 000 km d’altitude. « La technologie doit résister à l’environnement spatial notamment aux radiations. Il existe 2 principaux modes de durcissement des composants. Le premier consiste à modifier la recette de fabrication pour rendre le circuit plus résistant à la dose cumulée. Le second repose sur la redondance ou triplication des fonctions élémentaires du circuit » explique Florence Malou, experte Composants au CNES. Ces puces n’ont pas fini de nous surprendre !

A lire, le nouveau CNESMag n° 82
Pour prolonger la thématique, vous pouvez lire en ligne gratuitement, le nouveau CNESMAG. Au sommaire de ce numéro 82 : « Télécommunications spatiales, bienvenue dans une nouvelle ère ». Pour tout savoir sur la révolution en cours dans le domaine des télécommunications par satellite, incontournables pour connecter demain l'ensemble des habitants de la planète et leur apporter des nouveaux services dans tous les secteurs de leur vie quotidienne.
Tranche de silicium de 30 cm de diamètre (soit la taille d’un 33 tour) et d’une épaisseur de 7 μm contenant des centaines de puces électroniques. Crédits : ST Microelectronics.
Caroline Amiot-Bazile, cheffe de projet Télécommunication au CNES. Crédits : CNES.
Représentation d’artiste du satellite de télécommunication Space Inspire. Crédits : Thales Alenia Space Master Image Programmes.