Lancement VS14 de Microscope par CNES
Le 1er lancement Soyouz de l'année 2016 depuis Kourou s'est réalisé avec succès lundi 25 avril à 23h02 (heure de Paris). 23 min 35 s plus tard, l'étage supérieur Frégat de la fusée russe a libéré son passager principal : le satellite radar Sentinel-1B du programme européen Copernicus. 2 boosts de l’étage supérieur et 3 h 37 min 30 s encore plus tard, c'était au tour de Microscope d’être lâché dans le vide intersidéral.
1 h 10 min après séparation, la station d'Inuvik au Canada recevait les 1ers signaux de vie de Microscope. Tout va bien ! Microscope s'est bien réveillé, a déployé ses panneaux solaires, lancé son mode ''survie'' et se trouve – comme prévu – à une altitude proche de 707 km. Dorénavant, le satellite est entre les mains d'une équipe CNES de 50 ingénieurs basée à Toulouse.
4 mois de recette de vol
''Pendant 48h, nous allons vérifier les chaînes fonctionnelles essentielles à la survie du satellite et envoyer les ordres qui lui permettront d'évoluer en autonomie dans un mode robuste pendant les jours et les nuits à suivre'' explique Pierre-Yves Guidotti en charge de ces opérations.
Passée cette phase critique, son équipe s'assurera que tous les équipements de Microscope fonctionnent parfaitement en les testant un à un. Il faudra également régler et étalonner l'instrument scientifique de Microscope surnommé T-SAGE. 4 mois seront nécessaires. ''4 mois, mais avec 1 mois de pause en raison d'éclipses périodiques du Soleil par la Terre qui perturbent les mesures à cause de fluctuations thermiques importantes'' précise Pierre-Yves Guidotti. Cette période sera également propice aux congés et repos bien mérités.
Surtout ne pas frotter !
Une attention particulière sera portée au système de micropropulsion à gaz froid de Microscope. Ce système compensera par d'infimes poussées, sur les 6 degrés de liberté du satellite, les frottements de traînée dus à l'atmosphère résiduelle et au bombardement permanent des photons issus du rayonnement solaire. Une première mondiale en orbite basse !
Ce système de micropropulsion est central dans la réalisation de l'expérience de Microscope dont l'objectif est de tester l’universalité de la chute libre, à la base de la théorie de la relativité générale d'Albert Einstein, avec une précision de 15 chiffres après la virgule ! Seule l'accélération du champ de gravité terrestre doit être subie par les masses hébergées au cœur du satellite.
À quand le lâcher des masses ?
Fermement maintenues pendant le lancement, les masses vont être libérées le 2 mai 2016. Constituées de matériaux différents – et donc d'atomes différents –, elles seront chacunes mise en lévitation dans une cage électrostatique afin de les garder parfaitement centrées. Tomberont-elles bien à la même vitesse ? Ou faudra-t-il appliquer davantage d'effort électrostatique pour maintenir l'une des 2 masses ? Là est la question ! Réponse au plus tard dans 2 ans, période durant laquelle ces 2 masses tomberont autour de notre Terre sans jamais la toucher.
Décollage de la fusée Soyouz depuis Kourou avec le satellite Microscope à son bord. Crédits : ESA-CNES-Arianespace/Optique vidéo du CSG - G. Barbaste.
Vue d'artiste de Microscope. Crédits : CNES/ill. DUCROS David, 2012.
Les 2 accéléromètres différentiels dans lesquels sont enfermées les masses. Crédits : CNES/GIRARD Sébastien, 2014.
Les masses sont en titane doré (à l'arrière) et platine (à l'avant). Crédits : ONERA.

Suivez en direct la recette de vol de Microscope
Pendant la semaine du 25 avril 2016, l'équipe MICROSCOPE présente les coulisses de la recette de vol du satellite sur la page Google + du CNES : Une Semaine Avec...