8 Mars 2016

Journée internationale des femmes : Juliette Lambin, une "cheffe" au CNES !

A l'occasion de la journée internationale des femmes, portrait de Juliette Lambin, "cheffe" du service ''algorithmie, traitements et produits radar'' au CNES. A temps plein !

Collaboration avec une équipe NASA/JPL

La tête dans les étoiles ? Juliette Lambin ne l'avait — pas du tout — à son entrée à l’école Polytechnique, la fameuse ''X''. ''J'avais envie de faire des sciences de la Terre. J'aimais la physique et les maths, sans doute par facilité et osmose, mes parents étant tous les 2 physiciens'' se souvient l'ingénieure. Du spatial ? Ni connaissance ni intérêt particulier. Tremblements de terre, volcans… voilà ce qui l'enthousiasmait !

J'avais envie de faire des sciences de la Terre. J'aimais la physique et les maths [...]

Après l'X, la jeune ''XX'' se lance dans un doctorat à l'Institut de physique du globe de Paris (IPGP). Titre de sa thèse : ''Observation au sol et par satellite et modélisation des perturbations ionosphériques post-sismiques''. Le parcours de Juliette prend une coloration spatiale. Les 1ers contacts et réunions avec le CNES se nouent autour du microsatellite Demeter

Doctorat en poche, Juliette s'envole à 26 ans pour la Californie et le ''Caltech Seismo Lab'' – un haut-lieu de la sismologie – et développe une collaboration avec une équipe de la NASA/JPL. Objectif : déterminer si les satellites GPS sont capables de ''voir'' les ondes sismiques se propageant jusque dans la haute atmosphère. Réponse ? ''Oui, à condition de bien s’y prendre et de savoir où chercher. Ces recherches se poursuivent aujourd'hui à l’IPGP avec une application possible aux ondes de tsunami'' précise la chercheuse.

les pieds sur Terre

Pour Juliette, après 4 ans outre-Atlantique, ce sera surtout l'envie de rentrer en France et de s'orienter vers une activité plus appliquée, avec cette fois-ci le spatial en ligne de mire. Elle multiplie les contacts : à droite, à gauche, au CNES ! ''J'ai postulé à un poste au Centre spatial de Toulouse qui correspondait en tout point au type d’activité que je souhaitais mener, sauf sur la discipline. C'était un défi de plus à relever et je suis passée de la géophysique interne à l'océanographie avec l’immense plaisir d’élargir mon horizon thématique et méthodologique.''

C'était un défi de plus à relever et je suis passée de la géophysique interne à l'océanographie [...]

Depuis, Juliette a pris des galons. De ''scientifique de projet'' en 2005, elle est devenue ''responsable des programmes océans et cryosphère'' en 2010 puis "cheffe du service algorithmie, traitements et produits radar'' en 2015. Sous sa responsabilité, 13 personnes dont près de la moitié se consacre au futur satellite franco-américain Swot dont l'instrument, un altimètre à large fauchée, s'annonce révolutionnaire. 

Ses autres bébés ? Cfosat, Saral, Jason-3, Sentinel-3, Biomass… En vrai ? 3 filles encore jeunes qui lui remettent instantanément les ''pieds sur terre'' au retour à la maison. Même si les absences à répétition quand les missions s’enchaînent les font protester, elles sont sensibles à la passion de Juliette pour son métier qui envoie des ''vaisseaux'' explorer ''l’espace infini'' dont elles rêvent le soir…

Juliette Lambin. Crédits : CNES.

 Swot sera doté d'un instrument de rupture technologique, Karin, capable de réaliser des ''images altimétriques'' grâce à 2 antennes radar situées aux extrémités d'un mât de 10 m de long. Crédits : CNES/D. Ducros 2012. 

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