Crédits : CNES/Manchu/Bureau 21.
Depuis le 19 décembre 2018 et le déploiement historique du sismomètre SEIS sur le sol de la planète Mars, les étapes s’enchaînent — avec minutie et précaution — pour assurer son fonctionnement optimal. Une étape clé, quasi-finale, est prévue pour début février : le déploiement du bouclier de SEIS qui le protégera du vent et des variations de températures (-120°C la nuit, +20°C le jour).
Ce bouclier est essentiel pour le fonctionnement des 3 capteurs à très large bande de SEIS.
Ces 3 capteurs ont déjà été partiellement testés et fonctionnent parfaitement. Ils sont cependant encore pollués par différentes perturbations dont les variations thermiques et le vent. Ils donneront leur pleine mesure pour détecter et enregistrer les plus infimes mouvements de la surface martienne lorsqu’on aura déployé le bouclier » indique Philippe Laudet, chef de projet InSight/SEIS pour le CNES, en mission en Californie, au JPL (Jet Propulsion Laboratory) de la NASA depuis 2 mois.
Crédits : CNES.
Illustration en coupe du sismomètre SEIS recouvert de son bouclier de protection. Crédits : IPGP/David Ducros.
Un déploiement en 4 temps
« Comme pour SEIS, le déploiement au sol du bouclier va prendre au moins 4 jours » nous indique Gabriel Pont, responsable de l’instrument SEIS au CNES, à son retour des États-Unis. Puis d'expliciter les étapes :
- Jour 1 : envoi de la télécommande demandant au bras robotisé de se placer au-dessus du bouclier sur le « pont » de l'atterrisseur.
- Jour 2 : réception des photos prises par la caméra du bras robotisé ; si OK, envoi de la télécommande demandant au bras robotisé de saisir, avec son grappin, la petite poignée au sommet du bouclier.
- Jour 3 : réception des photos ; si OK, envoi des télécommandes pour soulever le bouclier, le transporter et le déposer au-dessus de SEIS sans le toucher.
- Jour 4 : réception des photos ; si OK, envoi de la télécommande pour l’ouverture du grappin de façon à libérer le bouclier.
Et oui, tout prend du temps sur la planète rouge car tout se fait de manière robotisée avec, comme moyens de communication, de grandes paraboles sur Terre et, sur Mars, des antennes et satellites relais.
Début de l’activité scientifique prévue pour début avril ! Objectif : recueillir des informations sur la structure interne d'une planète rocheuse autre que la Terre.
Animation des 2 dernières étapes du déploiement du bouclier au-dessus du sismomètre SEIS. Crédits : NASA.

Le CNES en Californie
Une douzaine d’ingénieurs du CNES et autant de scientifiques et partenaires français travaillent depuis novembre 2018 en Californie, au JPL (Jet Propulsion Laboratory) de la NASA. Totalement intégrés avec les équipes américaines, ils analysent les données et photos reçues, assurent les programmations quotidiennes du sismomètre SEIS et préparent les opérations pour les jours suivants, de J+1 à J+4. Ces opérations sont parfois testées en « vrai » sur le frère jumeau de l'atterrisseur InSight – aux différences d’environnement près. Ce frère jumeau est visible sur la photo ci-contre prise lors de la visite de Jean-Yves Le Gall, président du CNES, le 18/01/2019 pour féliciter les équipes responsables du sismomètre SEIS. Crédits : IPGP/Philippe Labrot, 2019.