21 Février 2019

Différence entre météorite, astéroïde et comète ?

On entend souvent parler d’objets traversant le ciel à toute vitesse comme récemment à Mayotte. De quoi s’agit-il exactement ? Explications.

Météorites

Une météorite a probablement traversé le ciel de Mayotte dans la nuit du 18 au 19/02/19 provoquant une longue trainée lumineuse dans le ciel accompagnée d’une forte détonation. Mais qu’est-ce qu’une météorite exactement ?

A l’origine, c’est le plus souvent un fragment d’astéroïde, formé lui-même par la collision de 2 astéroïdes dans l’espace qui finit par arriver au voisinage de la Terre pour atteindre notre atmosphère. On l’appelle, à ce stade, un météoroïde. Puis l’objet plonge dans l’atmosphère terrestre à grande vitesse attiré par la gravité (plusieurs dizaines de km/sec). Les températures et la pression sont telles que le météoroïde s’échauffe puis brûle. Cela donne une « étoile filante » ou météore quand il se consume intégralement (la traînée de combustion est alors visible uniquement la nuit).

Météorites retrouvées après la rentrée atmopshérique du météore de Tcheliabinsk en 2013, en Russie. Crédits : Alexander Sapozhnikov.

Dans les autres cas, une partie du météoroïde parvient à survivre à la rentrée atmosphérique (la traînée de combustion est alors si vive qu’elle se voit en plein jour et s’éteint à environ 20 km d’altitude). La traînée lumineuse s’accompagne généralement d’une onde de choc provoquée par l’explosion de l’objet au fur et à mesure qu’il s’échauffe dans les couches denses de l’atmosphère. Des chercheurs ont récemment mis en évidence que la porosité du bolide pouvait expliquer ce phénomène. On retrouve finalement au sol des fragments de roche que l'on appelle « météorites ».  Le météore de Tcheliabinsk, en Russie, a marqué les esprits en 2013. Il a été filmé par de nombreux témoins et a provoqué des dégâts considérables avec une onde de choc équivalente à 440 000 tonnes de TNT. Les météorites retrouvées au sol mesuraient seulement quelques mm à une douzaine de cm.

Reportage sur le météore de Tcheliabinsk, en Russie, en 2013. Crédits : France info.

Le météore de Tcheliabinsk filmé par un témoin en 2013, en Russie. Crédits : MrKuzaman sur YouTube.


astéroïdes

Les astéroïdes à l’origine des météorites sont concentrés en 2 endroits du Système solaire : la Ceinture principale d’astéroïdes (située entre Mars et Jupiter) et la Ceinture de Kuiper (située au-delà de Neptune). De taille très variable, les astéroïdes mesurent de l’ordre du mètre à plusieurs centaines de km. Ils sont composés de roches, de métaux et de glaces. On pense que ce sont des restes, des débris du disque protoplanétaire à l’origine des 8 planètes du Système solaire.

Les 2 principales sources d'astéroïdes dans le Système solaire : la ceinture principale d'astéroïdes et la ceinture de Kuiper. Crédits : Astrocarillon.

Astéroïde Ultima Thulé, l'objet le plus lointain jamais survolé par une sonde spatiale fin 2018, dans la ceinture de Kuiper. Crédits : NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Southwest Research Institute.


Comètes

Les comètes, quant à elles, n’ont rien à voir. Le principal réservoir de comètes serait le nuage de Oort situé à mi-chemin de l’étoile la plus proche de notre Système solaire, Proxima du Centaure (à 4,2 années-lumière). De temps en temps une perturbation les ferait dévier vers le Soleil. On peut alors admirer leurs longues queues blanche et parfois bleutée ou verte dans le ciel nocturne. Ces dernières se forment au moment où le noyau, constitué majoritairement d’eau, de poussière de roche et de matière organique, s’approche du Soleil. La glace se sublime (passe directement de l’état solide à l’état gazeux) entrainant les grains de poussière qui sont ensuite propulsés par la pression de radiation solaire. Ces 2 queues peuvent s’étendre sur plusieurs dizaines de millions de km. Le noyau, quant à lui, ne  mesure que quelques km. Celui de Tchoury, par exemple, fait 4 km par 3,5 km. La mission Rosetta/Philae a permis de montrer en 2017 que la poussière du noyau était composée pour moitié de matériau carboné macromoléculaire et pour moitié de minéraux silicatés.

Le ciel est donc parcouru en permanence par tous ces objets qui viennent d’ailleurs et qui ne sont donc pas des exhalaisons de la Terre comme l’avait imaginé Aristote au 4e siècle avant notre ère.

La comète Ison photographiée en 2013 avec sa longue queue blanche, bleutée. Crédits : Damian Peach.

Noyau de la comète Tchoury photagraphié par la sonde Rosetta en 2015. Crédits : ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team.

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