10 Septembre 2019

Copernicus : un outil idéal pour mesurer le changement climatique

Le programme européen vient d'enregistrer un mois de juillet 2019, le plus chaud jamais mesuré. Des observations cohérentes avec les projections sur le climat futur.

Incendies au Brésil observés par Sentinel-3. Crédits : Copernicus/ESA.

L’annonce a été faite par le service européen Copernicus Climate Change Service (C3S) au cœur de l’été, et confirmée peu après par l’agence américaine NOAA. Le mois de juin 2019 a été le plus chaud depuis que les températures sont enregistrées, en 1850. Au niveau mondial, le record de 2016 pour un mois de juin a été battu de 0,1°C, tandis qu’en Europe le phénomène a été particulièrement marqué, avec une température supérieure de 2°C aux normales (définies comme la moyenne sur 1981-2010). Si on se réfère à la période préindustrielle (1850-1900), l’augmentation atteint même 3°C. 

Un mois plus tard, C3S indiquait que juillet avait été au niveau global le mois le plus chaud jamais enregistré tous mois confondus, 1,2°C au-dessus des niveaux préindustriels, dépassant de 0,04°C le record absolu de juillet 2016.

Sans que l’on puisse conclure de manière définitive qu’il s’agit d’une conséquence directe du réchauffement climatique, ces observations sont parfaitement cohérentes avec les projections sur le climat futur.

Pierre Tabary, responsable du programme Atmosphère, météorologie, climat du CNES.

Un programme opérationnel au service des utilisateurs 

Au-delà du constat, ces annonces mettent en relief les ambitions européennes dans le domaine de l’environnement et de la lutte contre les changements climatiques. « Avec Copernicus, l’Europe s’est donné les capacités de s’exprimer au niveau mondial en se basant sur ses propres outils d’analyse », poursuit Pierre Tabary.

Le programme, lancé il y a vingt ans, est désormais bien opérationnel.

Copernicus, c'est le grand programme de l'Union européenne pour l'observation et la surveillance de l'environnement et de la Terre, au service des citoyens et des décideurs. 

Véronique Mariette, experte coordination Copernicus au CNES.

Conçu pour répondre aux besoins opérationnels des utilisateurs, Copernicus fournit des données objectives, libres et gratuites au travers de 6 grands services : le changement climatique, la qualité de l’air, la surveillance des océans, les surfaces continentales, la sécurité et le suivi des situations d’urgence.

Sentinel, une famille de satellites dédiés

Le programme repose sur 2 grands types d’informations : les données provenant des satellites d’observation de la Terre et les données in situ (balises en mer, ballons, mesures au sol, informations statistiques…). Pour cela, en complément des satellites développés par les pays contributeurs au niveau national ou multinational, comme SPOT ou Pléiades, la famille Sentinel a été déployée spécifiquement pour Copernicus. 7 Sentinels sont aujourd’hui en orbite : 2 Sentinel-1 (radar), 2 Sentinel-2 (optique), 2 Sentinel-3 (océanographie) et 1 Sentinel-5P (chimie atmosphérique). Ils seront rejoints en 2020 par Sentinel-6 (altimétrie) et en 2021-2022 par Sentinel-4 et 5 (météorologie et composition de l’atmosphère). 

Avec Copernicus, nous avons un instrument qui permet de mieux connaître la planète et de mieux gérer notre environnement, c'est fondamental.

Véronique Mariette.

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Le rôle du CNES

Le CNES contribue de façon importante à la composante spatiale de Copernicus. Il a notamment apporté ses compétences uniques en Europe dans le domaine de l’imagerie optique pour le développement de Sentinel-2. Grâce à son expertise en altimétrie et sur le système de positionnement précis, le CNES est également fortement impliqué dans Sentinel-3. Enfin, le CNES participe plus généralement à la réflexion stratégique sur les orientations futures du programme, et notamment sur l’évolution de la composante spatiale en adéquation avec les besoins utilisateurs, ainsi qu’à la valorisation scientifique et socio-économique des données Copernicus, en lien étroit avec de nombreux partenaires publics et privés.