La durée d’une révolution de la Terre autour du Soleil a été fixée à 365 jours selon le calendrier civil. En fait, le temps exact d’une révolution est d’environ 365,25 jours. Pour tenir compte de cette précision, tous les 4 ans, une journée supplémentaire, le 29 février, rattrape le décalage entre le temps d’une révolution complète de la Terre et le temps structuré par le calendrier. De tout temps, certaines fêtes, chrétiennes ou païennes, avaient lieu à une date correspondant à un événement astronomique comme le début du printemps, vers le 21 mars qui correspond à l’égalité parfaite de la durée du jour et de la nuit. Mais les imperfections de calendrier firent glisser le printemps au 10 mars ce qui devait être corrigé.
Autre ajustement, une sec de plus
La Terre tourne sur elle-même en 24h, soit en 86 400 sec, pas une de plus. « Enfin presque, répond Francis Rocard, reponsables des programmes d'exploration du Système solaire au CNES. La Terre n’est pas une horloge précise. Elle ralentit parce qu’elle fait partie d’un système double, le système Terre/Lune. Du fait de la dissipation d’énergie par effet de marée*, la Lune s’éloigne inéluctablement de la Terre et la Terre met plus de temps pour effectuer une rotation, elle ralentit. Pour que la durée du jour de notre calendrier soit à nouveau calée sur la durée de rotation de la Terre, on ajoute une seconde, tous les 5 à 10 ans, à la fin de l’année ». Elémentaire mon cher Watson !
la Lune s’éloigne inéluctablement de la Terre
L’impact de cette précision sur les applications dédiées à la navigation et à la localisation, aux échanges financiers, etc. est considérable ! Tous les logiciels de ces systèmes, fondés sur des horloges atomiques, doivent intégrer la possibilité de rajouter une sec dès leur conception.
Du Calendrier julien au calendrier grégorien
Le calendrier grégorien est un calendrier solaire conçu pour corriger la dérive séculaire du calendrier julien (46 avant JC), alors en usage. Il porte le nom de son instigateur, le pape Grégoire XIII. Adopté à la fin du 16e siècle, son usage s'est progressivement étendu à l'ensemble du monde au début du 20e siècle. En 1582, la prise en compte du calendrier Grégorien nécessita la suppression de 10 jours.
Point trop n’en faut
La durée de l’année est un peu inférieure à 365,25 jours, d’où la nécessité de ne pas considérer certaines années comme bissextiles. En pratique, on considère comme années non bissextiles les millésimes qui sont multiples de 100 sans être multiples de 400. Ainsi 1600 et 2000 furent bissextiles, mais ni 1700, 1800 ou 1900 qui comptèrent 365 jours.
* Quelle est la véritable histoire du Système solaire ?
Francis Rocard et Florence Chiavassa, Editions Le Pommier, Les petites pommes du savoir, 2014.
Un peu d'étymologie
- Une année bissextile est une année où le mois de février compte 29 jours. Le mot bissexte a pour racines latines bis (2 fois), et sextus (6e) renvoyant au calendrier julien où le 6e jour avant les calendes de Mars était doublé tous les 4 ans.
- Calende : 1er jour de chaque mois chez les Romains. Les calendes n’existaient pas chez les Grecs.